
Tresors brassicoles et PIB irlandais : Une fois pour toutes, la Guinness a-t-elle reellement meilleur gout en Irlande ?
Le monde de la bière irlandaise fascine bien au-delà des frontières de l'île d'émeraude. La Guinness, avec sa robe sombre et sa mousse crémeuse, représente un symbole national aussi reconnaissable que le trèfle à quatre feuilles. Cette bière mythique, dégustée quotidiennement par des millions de personnes à travers le monde, suscite une question récurrente parmi les amateurs : a-t-elle vraiment un goût différent lorsqu'on la savoure sur sa terre natale?
L'origine et l'histoire de la Guinness
La saga de la Guinness s'inscrit profondément dans l'histoire irlandaise, avec des racines qui remontent à plusieurs siècles. Cette bière noire, qui n'est en réalité pas noire mais d'un rouge rubis très foncé, a su traverser les époques tout en conservant son caractère unique et sa popularité mondiale.
La naissance à Dublin et l'héritage d'Arthur Guinness
L'aventure commence en 1759 lorsqu'Arthur Guinness signe un bail de 9 000 ans pour une brasserie désaffectée à St James's Gate, à Dublin. Visionnaire, il transforme ce modeste établissement en un empire brassicole. La brasserie devient rapidement un élément incontournable du paysage dublinois. Arthur développe initialement des ales avant de se tourner vers la production de porter, un style de bière sombre très apprécié à l'époque. La levure utilisée aujourd'hui proviendrait directement de la souche originale sélectionnée par Arthur lui-même, perpétuant ainsi un lien tangible avec le fondateur.
L'évolution de la recette à travers les siècles
La formule de la Guinness a connu des modifications au fil du temps, tout en préservant son identité distinctive. Les quatre ingrédients fondamentaux – l'eau provenant des montagnes de Wicklow, l'orge irlandaise (dont 100 000 tonnes sont utilisées annuellement), le houblon et la levure – constituent toujours la base de cette bière. Le processus de fabrication s'est raffiné, comprenant aujourd'hui onze étapes rigoureuses : sélection des ingrédients, broyage, brassage, séparation, ébullition, refroidissement, fermentation, maturation, clarification, emballage et dégustation. Chaque brassage est soumis à 23 tests et 251 analyses, témoignant d'un contrôle qualité minutieux. Au XIXe siècle, les avancées scientifiques, notamment grâce aux travaux de Louis Pasteur sur la fermentation, ont apporté une nouvelle dimension à la production, permettant d'améliorer la constance et la qualité du produit final.
Les facteurs qui influencent le goût de la Guinness
La question du goût de la Guinness en Irlande par rapport au reste du monde fascine les amateurs de cette célèbre bière noire. Une étude réalisée en 2011 dans 33 villes de 14 pays avec plus de 103 testeurs a montré des résultats frappants : la Guinness servie en Irlande a obtenu une note moyenne de 74/100, tandis qu'à l'étranger, ce score n'a jamais dépassé 57/100. Plusieurs facteurs entrent en jeu pour expliquer cette différence notable, allant des ingrédients locaux aux techniques de service.
La qualité de l'eau et des ingrédients locaux
La composition de la Guinness repose sur quatre ingrédients principaux : l'eau, l'orge, le houblon et la levure. L'eau utilisée provient des montagnes de Wicklow en Irlande, apportant une signature minérale unique à la bière. Chaque année, la brasserie utilise environ 100 000 tonnes d'orge cultivées sur le sol irlandais, garantissant une fraîcheur et une qualité constantes.
Un aspect fascinant concerne la souche de levure, qui descendrait directement de celle utilisée par Arthur Guinness lui-même lors des premiers brassages. Cette continuité historique dans la souche de levure contribue à maintenir le profil aromatique caractéristique de la Guinness. La proximité géographique entre le lieu de production et de consommation en Irlande minimise également le temps de transport, préservant ainsi les qualités organoleptiques de la bière. La fraîcheur des ingrédients fait une différence notable dans le profil gustatif final, avec des notes de café et de cacao plus prononcées.
Les méthodes de brassage et de service
Le processus de fabrication de la Guinness suit 11 étapes rigoureuses : sélection des ingrédients, broyage, brassage, séparation, ébullition, refroidissement, fermentation, maturation, clarification, emballage et dégustation. Chaque brassage est testé 23 fois et analysé 251 fois, témoignant d'un contrôle qualité extrêmement strict.
Le service de la Guinness constitue un rituel précis qui influence grandement la perception gustative. La température idéale de service est de 6 degrés Celsius et le verre doit être incliné à 45 degrés lors du versement. La durée optimale pour préparer une pinte parfaite est de 119,5 secondes – un timing qui n'est pas laissé au hasard. Cette méthode de service, mieux maîtrisée dans les pubs irlandais, garantit la formation de la mousse onctueuse caractéristique et la libération des arômes. De plus, l'atmosphère authentique des pubs irlandais, comme le suggère Pete Brown, joue un rôle dans l'appréciation globale. La Guinness n'est d'ailleurs pas véritablement noire comme beaucoup le pensent, mais plutôt d'une teinte rouge rubis foncé, une nuance mieux perceptible dans les conditions de service optimales que l'on trouve en Irlande.
Le phénomène de perception gustative et psychologique
Une question anime les amateurs de bière à travers le monde : la Guinness a-t-elle vraiment meilleur goût en Irlande ? Cette interrogation, loin d'être anodotique, a même fait l'objet d'une étude sérieuse en 2011. Celle-ci a révélé un écart notable : la Guinness dégustée en Irlande obtient un score de plaisir de 74/100, tandis qu'à l'étranger, elle ne dépasse pas 57/100. Plus de 103 testeurs ont participé à cette évaluation dans 33 villes réparties sur 14 pays, visitant 71 pubs au total. Cette différence s'explique par plusieurs facteurs qui vont au-delà de la simple composition de la bière.
L'influence de l'environnement sur les papilles
Le contexte de dégustation transforme notre perception gustative de manière subtile mais réelle. En Irlande, et particulièrement à Dublin près de la brasserie historique, plusieurs éléments techniques favorisent une expérience optimale. La fraîcheur du produit joue un rôle majeur – sans longs transports ni stockage prolongé. Le respect scrupuleux de la température de service (6°C exactement) et la technique de versement (verre incliné à 45°) font partie intégrante du rituel. Les 119,5 secondes nécessaires au service parfait d'une pinte ne sont pas le fruit du hasard mais le résultat d'une recherche d'excellence. Les ingrédients utilisés, notamment l'eau des montagnes de Wicklow et les 100 000 tonnes d'orge irlandaise employées annuellement, contribuent à créer un produit ancré dans son terroir. La levure utilisée descend directement de la souche originelle d'Arthur Guinness, préservant ainsi l'authenticité de la recette ancestrale.
Le rôle de l'expérience culturelle dans l'appréciation
La dimension culturelle transforme la dégustation d'une simple bière en une expérience immersive. Selon Pete Brown, expert cité dans l'étude, l'ambiance authentique des pubs irlandais modifie notre réception sensorielle. Lorsqu'un voyageur visite la Guinness Storehouse à Dublin – musée en forme de pinte géante sur sept étages – il s'imprègne de l'histoire et des traditions brassicoles locales. Il découvre les onze étapes de fabrication, de la sélection des quatre ingrédients principaux jusqu'à la dégustation finale. Cette initiation crée une connexion émotionnelle avec le produit. De plus, en Irlande, la Guinness fait partie intégrante du quotidien – la majorité des Irlandais en consomment en moyenne une par jour. Cette présence culturelle forte teinte l'expérience de dégustation d'une dimension presque rituelle. La couleur de la Guinness, qui n'est pas noire comme beaucoup le croient mais plutôt rouge rubis très foncé, ses notes de café et de cacao, sont perçues différemment quand on les savoure au cœur de leur terre d'origine. L'état d'esprit du voyageur, plus détendu et ouvert aux nouvelles expériences, prédispose à une appréciation gustative amplifiée.


















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